Le bio en quelques mots...

Le mode de production et de transformation biologique fait partie en France des signes officiels d’identification de la qualité et de l’origine.

Encadré par une réglementation européenne depuis 1991, il a pour objectifs le respect de l’environnement et de la protection du climat,  de la biodiversité, de la santé humaine et du bien-être animal. Seuls les produits qui en sont issus peuvent porter le logo bio européen et la marque AB. Cette règlementation favorise les circuits courts de distribution et les productions locales dans les divers territoires de l’Union. La production biologique produit une grande variété de denrées alimentaires de haute qualité qui répondent à la demande des consommateurs pour des biens produits par l’utilisation de procédés qui ne nuisent pas à l’environnement, à la santé humaine, à la santé des végétaux ou à la santé et au bien-être des animaux.

 

Le bio s’inscrit au cœur du développement durable et de la transition alimentaire. Il constitue une importante source d’emplois et participe à la création de valeur ajoutée pour la vie économique et sociale des territoires : c’est un engagement pour les générations futures.

Une brève histoire de l'agriculture biologique

Des produits naturels et authentiques

Le respect du bien-être animal

Sans produits chimiques de synthèse
ni OGM

une brève histoire de l'agriculture biologique

En une soixantaine d’années, l’agriculture bio est progressivement passée d’une position marginale à une question centrale de société. C’est la démarche la plus aboutie pour la protection de l’environnement, de la biodiversité et du bien-être animal, ce qui lui confère un statut particulier et des bases solides pour l’avenir.

L’agriculture biologique est née d’une multitude d’initiatives d’agronomes, de médecins, d’agriculteurs et de consommateurs qui, dans les années 1920, ont généré de nouveaux courants de pensées reposant sur des principes éthiques et écologiques, et initié un mode alternatif de production agricole.

Le philosophe autrichien Rudolf Steiner énonce sa conception de l’agriculture en juin 1924. Ses thèses sont développées par le biochimiste et agronome Erhenfried Pfeiffer, qui remet en cause les méthodes de l’agriculture moderne. C’est la naissance du courant dit « Biodynamique » (la marque Demeter). Hans Muller, homme politique suisse, préconise dès 1930 l’autonomie des producteurs, le retour à la terre et les circuits courts entre producteurs et consommateurs. Ses théories sont complétées par le médecin suisse Hans Peter Rusch. En 1940, l’agronome anglais Albert Howard publie à son tour des théories sur la fertilité des sols et sur l’emploi d’engrais obtenus à partir de ressources renouvelables et compostées.

Très rapidement, deux tendances se dessinent : un mouvement agricole lié aux activités économiques qui approvisionnent les producteurs en intrants plus respectueux de l’environnement et conformes aux valeurs paysannes (la méthode Lemaire-Boucher, basée sur l’utilisation d’une algue calcaire, le lithothamne) et un mouvement associatif d’agriculteurs et de consommateurs (Nature et Progrès).

En France, les principaux courants se sont initialement développés dans l’Est autour de la biodynamie, dans l’Ouest avec la méthode Lemaire-Boucher et dans le Sud avec Nature et Progrès. Outre Demeter, certains d’entre eux étaient plus spécialement reliés à Bio Suisse, d’autres à la Soil Association au Royaume-Uni.

Le développement de l’agriculture biologique connaît un essor avec l’émergence de nouveaux courants d’idées et de changements sociologiques importants (résistance à la société de consommation, prise de conscience des limites des ressources de la planète et crise pétrolière) à l’approche des années 70.

Les premiers cahiers des charges privés définissant les pratiques de l’agriculture biologique, établis par les différentes associations en place, apparaissent en 1972. Les différents acteurs s’organisent peu à peu en syndicats professionnels, comme la FNAB (Fédération Nationale d’Agriculture Biologique) qui voit le jour à la fin des années 70, et créent le GRAB (Groupe de Recherche en Agriculture Biologique).              

Les pouvoirs publics reconnaissent l’existence d’une « agriculture n’utilisant pas de produits chimiques, ni pesticides de synthèse » dans le cadre de la loi d’orientation agricole de juillet 1980, complétée par le décret du 10 mars 1981. En mars 1985, cette agriculture alternative est officiellement baptisée « agriculture biologique », permettant l’homologation à l’échelon national de cahiers des charges, et le logo AB apparaît cette même année, expression de la volonté de fédérer et outil pour aller plus loin avec une démarche de visibilité pour les consommateurs.

Le mouvement se poursuit avec l’adoption d’une réglementation européenne en plusieurs étapes le 24 juin 1991, qui reprend les principes et définitions des textes législatifs français et leur application dans un premier temps aux productions végétales, et depuis le 24 août 2000, aux productions animales. Les produits biologiques, certifiés dans un pays de l’Union européenne par une autorité désignée ou un organisme certificateur agréé par l’autorité compétente, peuvent alors être commercialisés dans n’importe quel Etat membre. L’agriculture biologique est enfin définie et reconnue dans toute l’Europe, les échanges sont facilités et les consommateurs rassurés par l’harmonisation des mentions sur l’étiquetage.

Des produits naturels et authentiques

L’objectif pour les transformateurs de produits biologiques est d’avoir recours à des procédés de formulation et de transformation assurant le maintien des qualités nutritionnelles présentes dans les matières premières à tous les stades de fabrication. Ainsi, les méthodes biologiques, mécaniques et physiques sont privilégiées (ex : farine sur meule, huile de pression à froid…).

  •  Le transformateur de produits bio n’utilise pas de colorants et arômes chimiques de synthèse, ni d’exhausteurs de goût.
  • Le nombre d’additifs autorisés est fortement restreint (56 pour le BIO contre plus de 320 pour le conventionnel) et la plupart sont d’origine agricole ou naturelle. Ne sont autorisés en bio que ceux dont l’usage est indispensable à la préparation ou à la conservation de certains aliments transformés.
  • L’enrichissement en vitamines, minéraux, antioxydants… est interdit en bio, sauf si cela est exigé par la loi (ex : petits pots pour bébé).
  • Les traitements ionisants sont interdits.
  • Les nanomatériaux manufacturés sont interdits

Le respect du bien-être animal

L’élevage en agriculture biologique est encadré par le règlement européen afin de mettre en œuvre des pratiques respectueuses du bien-être animal :

  • les animaux ont accès à un parcours extérieur,
  • la taille des bâtiments et la densité des animaux sont limitées,
  • chaque animal dispose d’un espace bien aéré, de lumière et d’une surface minimum, paillée à l’intérieur des bâtiments, lui permettant de se mouvoir librement,
  • les animaux sont nourris avec une alimentation bio,
  • la  santé  des  animaux  est  axée  principalement  sur  la  prévention, avec des méthodes et conditions d’élevage privilégiant le bien-être de l’animal et stimulant les défenses naturelles,
  • toute souffrance doit être réduite au minimum pendant toute la durée de vie de l’animal, y compris lors de l’abattage,
  • le personnel chargé des animaux possède les connaissances et les compétences élémentaires nécessaires en matière de santé et de bien-être des animaux

Les organismes certificateurs et autorités de contrôle sont donc chargés de vérifier le bon respect de ces dispositions lors des contrôles annuels.

En savoir plus sur : Bien Etre Animal En Bio

Sans produits chimiques de synthèse ni ogm

La réglementation en agriculture biologique interdit l’usage de produits chimiques de synthèse tels que les pesticides, avec toutes les retombées positives que cela suppose pour l’environnement et la santé du consommateur.

La prévention est au cœur des pratiques de l’agriculture biologique pour éviter des dommages aux cultures causés par les ravageurs, les maladies, les mauvaises herbes. L’agriculture biologique privilégie donc :

  • des variétés de semences spécifiquement sélectionnées pour l’agriculture biologique pour leur résistance aux maladies ;
  • des techniques culturales spécifiques : rotation des cultures, procédés thermiques ;
  • des techniques mécaniques pour lutter contre les mauvaises herbes : travail du sol, désherbage thermique, paillage, solarisation ; 
  • des alternatives biologiques pour lutter contre les organismes nuisibles.

Ce n’est qu’en cas de menace avérée pour une culture et seulement pour cette raison (aucun herbicide n’est autorisé pour lutter contre les mauvaises herbes), qu’un produit de traitement phytopharmaceutique peut être utilisé. Ces produits, tous d’origine naturelle, à l’exception des pièges autorisés pour la mouche des fruits, doivent être autorisés par le règlement européen encadrant l’agriculture biologique et bénéficier d’une autorisation de mise sur le marché délivrée par l’Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES)