LA règlementation :

L'agriculture biologique : une règlementation européenne

Dans toute l’Union européenne, un nouveau règlement européen (UE) 2018/848 précise l’ensemble des règles à suivre concernant la production, la transformation, la distribution, l’importation, le contrôle et l’étiquetage des produits biologiques. Il est applicable depuis le 1er janvier 2022. Version consolidée.

Il abroge les deux anciens règlement (CE) n°834/2007 et les règlement (CE) n°889/2008  et (CE) n°1235/2008. 

Des règlements complémentaires s’appliquent également ils sont consultables  sur le site internet EUR-LEX.

Un règlement européen (UE) 2021/1165 liste les substances (pesticides, fertilisants, additif…) autorisées en agriculture biologique.

Voir aussi : Les clés pour comprendre le BIO 

Les grandes évolutions de la réglementation à partir de 2022

Le nouveau règlement BIO (UE) 2018/848  : des principes forts pour une agriculture en évolution

  • Confirme et renforce les exigences des anciens règlements pour encourager le développement du bio et sa consommation
  • Une ambition qui s’élargit : la production biologique poursuit sa contribution à la protection de l’environnement et du climat
  • Harmonise les pratiques entre producteurs européens
  • Réduit le nombre de dérogations et programme leurs fins
  • De nouveaux champs d’application (laine, cire, huiles essentielles, coton, levures)

France : cahiers des charges et guides de lecture

 L‘Institut national des appellations de l’origine et de la qualité (ou INAO) veille à l’application homogène du règlementation européenne relatif à la production et l’étiquetage des produits biologiques. À ce titre, lorsque le droit européen pose question, nécessite des précisions, des interprétations, le Comité national de l’Agriculture Biologique (CNAB), dont l’agence BIO est membre, est compétent pour interpréter les textes.  L’interprétation française est ainsi rédigée par l’INAO dans un guide de lecture

En l’attente de règles pour certains produits et activités au niveau européen, des cahiers des charges complémentaires ont été homologués en France :


Importer des produits bio :

Des produits issus de l’agriculture biologique peuvent être importés dans l’Union Européenne si des garanties sont apportées sur le respect des règles de production de l’agriculture biologique dans les pays tiers. Le règlement (UE) n°2018/848 encadre l’importation des produits biologiques.

Pour qu’un produit importé puisse être vendu en tant que produit biologique, il doit respecter des normes équivalentes à celles des produits européens. Des procédures ont été mises en place à cet effet, que tous les importateurs doivent suivre s’ils souhaitent commercialiser un produit en tant que produit biologique. Ces procédures dépendent de l’origine des produits

→ Pour les produits originaires des pays suivants:  

Argentine, Australie, Canada, Chili, Costa Rica, Inde, Insraël, Japon, Tunisie, république de Corée, Nouvelle-Zélande, Suisse, Etats-Unis d’Amérique 

Ce sont les autorités nationales du pays d’origine qui procèdent à l’inspection et à la certification de la plupart des produits biologiques. Des accords régissant les importations de produits biologiques ont été conclus avec ces pays, etant donné que leur normes  et mesures de contrôle ont été jugées équivalentes à celles en vigueur dans l’UE. 

→  Pour les produits originaires d’autres pays

Dans tous les autres pays, l’inspection et la certification révèlent de la responsabilité des “organismes ou autorités de contrôle”. Il s’agit d’organismes indépendants désignés par la Commission pour garantir que les opérateurs biologiques respectent des normes et appliquent des mesures de contrôle équivalentes à celles de l’UE

Si vous souhaitez importer un produit d’un de ces pays et le commercialiser en tant que produit biologique dans l’UE, vous devez vous adresser à l’organisme national de contrôle compétent.

certificat electronique

Les produits Bio doivent, lors de leur dédouanement, être présentés avec un certificat original émis par l’autorité ou l’organisme de contrôle compétent et être contrôlés à chaque étape de la production à la mise en vente auprès du consommateur final.

Afin de sécuriser les importations de produits biologiques, le certificat d’inspection (COI) est maintenant un certificat électronique émis via l’application TRACES développée par la Commission européenne, apportant ainsi une garantie renforcée pour les consommateurs.

Ce certificat doit être validé par la DGCCRF (produits d’origine végétale) ou la DGAL (produits d’origine animale)  au point d’entrée désigné (PED)  dans TRACES NT , à l’arrivée sur le territoire de l’Union Européenne.

Brexit : concernant la Grande-Bretagne (GB), qui est désormais un pays tiers à l’UE depuis le 1er janvier 2021, un COI émis sur TRACES doit être désormais délivré pour chaque importation de GB dans l’UE et présenté aux autorités compétentes avant le dédouanement, sauf pour les importations d’Irlande du Nord.

* Disponibilité en animaux biologiques : 

Conformément au règlement (UE) 2018/848, chaque état membre doit disposer d’une base de données (voir vidéo) répertoriant les offres d’animaux biologiques disponibles sur leur territoire. Cet outil permet aux opérateurs de publier gratuitement des offres d’animaux biologiques, et aux acheteurs de consulter les disponibilités près de chez eux (découvrir la base de données).

* Disponibilité en semences et plants biologiques  : 

Conformément au règlement (UE) 2018/848, chaque état membre doit disposer d’une base de données répertoriant les semences et plants biologiques disponibles sur leur territoire. La nouvelle réglementation exige l’utilisation de semences biologiques pour la production de produits bios avec : 

                -Variétés biologiques adaptées à la bio et issues de variétés conventionnelles et multipliées en AB

                -Matériel hétérogène biologique

                -Semences de ferme

En l’absence de disponibilités sur toutes les semences et plants en Bio, ainsi que pour laisser du temps aux semenciers de les produire, des dérogations sont possibles jusqu’en 2035 afin d’utiliser des semences en conversion. Si celles-ci ne sont pas disponibles,  préférez l’utilisation de semences conventionnelles non traitées.

 

Les dérogations sont acceptées sous conditions : l’obligation de passer par une base de données (voir ici) et, selon la disponibilité dans l’espèce et en variétés proche, justifier leur demande de dérogation.

 

Afin d’accompagner les opérateurs, les structures professionnelles et les organismes certificateurs dans l’application de la réglementation,, le Comité National Agriculture Biologique de l’INAO a établi plusieurs guides (intrants et étiquetage).