Officiellement lancé début 2020, le métaprogramme Metabio doit durer de 5 à 8 ans. Il est coordonné par l’Institut National de Recherche pour l’Agriculture, l’Alimentation et l’Environnement. INRAE est un institut public de recherches qui œuvre pour un développement cohérent et durable de l’agriculture, de l’alimentation et de l’environnement. Pour répondre à des enjeux scientifiques et sociétaux qui nécessitent la mobilisation d’une large palette de disciplines, INRAE a mis en place des programmes transversaux de recherche appelés “métaprogrammes “.
Suite au programme AgriBio (2000-2019), INRAE a lancé un métaprogramme sur le “changement d’échelle de l’Agriculture Biologique”, appelé Metabio. Celui-ci s’appuie sur :
- Des communautés scientifiques interdisciplinaires
- Des sites expérimentaux INRAE, tout ou partie en agriculture biologique
- Des liens étroits avec les partenaires et les acteurs.
L’objectif est d’élaborer des propositions, scientifiquement étayées, pour anticiper les conséquences et accompagner le déploiement des systèmes agri-alimentaires en Agriculture Biologique.
Ce métaprogramme cible une problématique en particulier : quels sont les enjeux, les leviers et les conséquences sur l’ensemble du système
agri-alimentaire d’un changement d’échelle de l’agriculture biologique ?
INRAE s’interroge notamment sur les conséquences d’une agriculture bio majoritaire sur le territoire français.
Le métaprogramme repose sur 4 axes thématiques de recherche :
AXE 1 : comment accompagner cette transition et à quelle condition ?
AXE 2 : Les ressources à mobiliser pour produire suffisamment et durablement en AB
AXE 3 :Transformation, conservation et qualités des produits biologiques
AXE 4 : comment le bio et les autres systèmes peuvent-ils coexister ?
Anticiper ce changement d’échelle suppose aussi et avant tout de s’interroger sur les conditions nécessaires à cette mutation. Par exemple, si l’agriculture biologique offre aujourd’hui un potentiel de régulation des bioagresseurs plus élevée que l’agriculture conventionnelle, l’absence de protection exercée par les pesticides de synthèse pourrait induire, selon certains experts, une recrudescence des bioagresseurs qui ne compenserait peut-être pas l’augmentation des processus de régulation naturelle.
Par ailleurs, l’organisation des filières, comme celle des territoires, peut aussi être affectée et jouer le rôle de moteur du développement de l’AB ouvrant des questions notamment de coexistence entre modèles d’agriculture.
À noter que le Métaprogramme Metabio repose sur des financements de projets, et de thèses mais il bénéficie également de toute une fonction d’animation scientifique comme des gazettes scientifiques, de la veille, des séminaires, ainsi que des partenariats.
Exemple de consortia rendu possible grâce au Métaprogramme : L’élevage de porc bio : un contributeur au développement de l’agriculture biologique ?
Ce projet explore l’hypothèse selon laquelle l’élevage de porc pourrait contribuer au développement de l’agriculture biologique, en favorisant l’optimisation des processus et le bouclage des cycles à différents niveaux d’organisation, de l’animal au territoire. Par exemple, le porc, en tant qu’omnivore, est capable de valoriser des co-produits qui ne peuvent pas l’être par d’autres usages et ses rejets ont des qualités fertilisantes intéressantes pour les sols et les productions végétales.