C’est un grand chelem pour l’agriculture biologique ! Pour la santé des sols, la biodiversité, le climat et la santé humaine, manger bio change tout . En diminuant considérablement les externalités négatives (comme les émissions de gaz à effet de serre ou la pollution des cours d’eau) et en augmentant fortement les externalités positives (comme la biodiversité animale et végétale), l’agriculture biologique est toute indiquée pour adapter notre monde aux effets du changement climatique. Voilà les conclusions d’une nouvelle enquête de l’Institut de l’agriculture et de l’alimentation biologique (ITAB). Décryptage.
La pédagogie c’est la répétition. Après une première étude de 2016, celle de 2024 menée par l’Institut de l’agriculture et de l’alimentation biologique (ITAB) enfonce le clou et ne laisse aucune place au doute : le bio est incontestablement la meilleure manière de produire pour la santé planétaire comme humaine.
D’abord, en ce qui concerne les sols, rappelons que 80 à 98% des sols sont contaminés par des résidus de produits phytopharmaceutiques (PPP) et leurs métabolites. Or, parce qu’elle limite considérablement le recours aux PPP, la bio a une action bien moins dégradante pour les sols, « de l’ordre de 70 à 90% des teneurs en résidus de pesticides en moins ». En outre, alors que la qualité des eaux souterraines se dégrade fortement (lire à ce propos notre article sur les conclusions de l’Agence de l’Eau Seine Normandie), on peut lire cette bonne nouvelle : « l’agriculture biologique employant peu les PPP contribue de facto beaucoup moins à la pollution de l’eau par leur entremise ».
Tout ceci concourt à des effets très positifs, le plus saillant étant que « les indicateurs de la biologie des sols sont améliorés dans 70% des cas par rapport aux autres cultures ». Avec, dans le détail, « une amélioration de la porosité et de la prospection racinaire du sol », « une disponibilité de l’eau pour les plantes généralement améliorée » avec comme finalité très souhaitable de « permettre de diminuer le risque d’érosion des sols ».
Dans un second temps, l’agriculture biologique a des effets très profitables et très prometteurs pour le retour de la biodiversité. Une urgence vitale quand on sait qu’entre 1970 et 2018, « 69% de l’abondance relative des populations d’espèces sauvages auraient été perdus » (Almond et Al. 2022). Là encore, un déclin dans lequel les PPP jouent un rôle majeur. Grâce à son utilisation infiniment moins grande de PPP, on retrouve sur les parcelles cultivées en bio « une abondance et une richesse spécifique respectivement supérieures de 32% et 23% ». Autre bon point souligné par l’étude ITAB, « les rotations plus longues et plus diversifiées en AB contribuent à l’amélioration de la biodiversité associée pour les cultures en rotation ». On peut également retenir que les habitats à proximité de parcelles conduites en bio sont de meilleure qualité. Enfin, et c’est crucial pour notre futur, la bio est plus efficiente pour la préservation de nos écosystèmes ce qui s’observe grâce à des niveaux de pollinisation et de régulation supérieurs aux parcelles conduites d’une autre manière.
Troisième point et des plus cruciaux, l’atténuation du changement climatique. L’enseignement principal de l’étude est très clair : « les émissions de gaz à effet de serre (GES) sont systématiquement inférieures en AB ». Si cela est vrai pour l’ensemble des productions, il y a de fortes disparités selon les familles. Le bio est nettement plus sobre sur les végétaux, l’empreinte n’est que légèrement meilleure sur les bovins viande, équivalente dans le cas des bovins lait et même moins bonne en monogastrique. Les auteurs rappellent que pour tenir les objectifs de transition écologique dans l’agriculture, il faut aller vers de mode de production moins intensifs, ce qui implique de réussir de concert la transition alimentaire.
En effet, le Haut Conseil pour le climat évoque en 2024 que pour réussir à diminuer les GES de 50% il faut diminuer la consommation de protéines animales d’au moins 30% tout en diminuant la part d’azote minéral apporté aux cultures d’au moins 40% et miser sur un développement de l’agrécologie et du bio pour 50% de la surface agricole utilisée.
Troisième point et des plus cruciaux, l’atténuation du changement climatique. L’enseignement principal de l’étude est très clair : « les émissions de gaz à effet de serre (GES) sont systématiquement inférieures en AB ». Si cela est vrai pour l’ensemble des productions, il y a de fortes disparités selon les familles. Le bio est nettement plus sobre sur les végétaux, l’empreinte n’est que légèrement meilleure sur les bovins viande, équivalente dans le cas des bovins lait et même moins bonne en monogastrique. Les auteurs rappellent que pour tenir les objectifs de transition écologique dans l’agriculture, il faut aller vers des modes de production moins intensifs, ce qui implique de réussir de concert la transition alimentaire.
En effet, le Haut Conseil pour le climat évoque en 2024 que, pour réussir à diminuer les GES de 50% il faut diminuer la consommation de protéines animales d’au moins 30%, tout en faisant diminuer également la part d’azote minéral apporté aux cultures d’au moins 40% et enfin, miser sur un développement de l’agroécologie et du bio pour 50% de la surface agricole utilisée.