L’affichage environnemental est au cœur de l’actualité ! C’est aussi le sujet de notre deuxième émission la Matinale BIO « Manger bio pour la planète : l’affichage environnemental peut-il orienter le choix des consommateurs ?» qui s’est tenue en direct le vendredi 16 avril.
Pour l’occasion, l’Agence BIO a réuni chercheurs, agriculteurs bio, entrepreneurs bio, pouvoirs publics, membres de l’ADEME et de l’ITAB pour discuter et débattre de cette question. Voici quelques lignes pour vous y retrouver au mieux…
Concrètement, c’est quoi l’affichage environnemental ?
C’est avant tout un dispositif qui s’inscrit dans la transition environnementale pour orienter le choix des consommateurs vers des produits plus vertueux en matière d’environnement. Ce dispositif a été prévu dans la loi du 20 février 2020 relative à l’économie circulaire et à la lutte contre le gaspillage dans le secteur alimentaire. Nous sommes actuellement dans une période
d’expérimentation de dix-huit mois qui se terminera en juin 2021. Elle est menée par l’ADEME et le Ministère de la Transition écologique. Son objectif ? Évaluer différentes méthodologies et modalités pour ce fameux affichage environnemental.
Où en sommes-nous de l’expérimentation ?
Elle doit bien sûr répondre à une question générique : «Selon quelles modalités est-il possible de fournir au consommateur une information environnementale lisible, fiable et objective, afin de lui permettre d’orienter ses choix vers une consommation alimentaire plus respectueuse de l’environnement ?». Une question qui appelle deux objectifs complémentaires :
– l’information et la sensibilisation des consommateurs sur l’impact environnemental de leurs pratiques alimentaires;
– l’évolution de l’offre des produits alimentaires et des modes de production, engageant les acteurs agricoles et agroalimentaires dans des démarches de progrès (écoconception).
Un appel à candidatures a été lancé dans ce cadre, proposant à des acteurs publics ou privés de contribuer à l’expérimentation. Parmi les porteurs de projets, on retrouve par exemple l’application Yuka, l’épicerie bio en ligne La Fourche ou le réseau bio Invitation à la Ferme, qui appliquent déjà
sur leurs produits un affichage environnemental. Interbev (Association Nationale Interprofessionnelle du Bétail et des Viandes) ou encore l’ITAB (Institut Technique de l’Agriculture Biologique) en font également partie.
Le 7 avril 2021, ces deux dernières structures ont d’ailleurs dévoilé dans un communiqué de presse les indicateurs sur lesquels elles allaient travailler.
Comment intégrer les produits bio dans ce grand projet ?
Une problématique se pose : la méthode principalement utilisée sera celle de l’analyse de cycle de vie (ACV), avec la base de données Agribalyse de l’ADEME. Or, certains chercheurs et scientifiques ont identifié des limites, en particulier pour l’agriculture biologique. Cette méthode ne prendrait pas (assez) en compte certains impacts environnementaux essentiels,
comme celui des pesticides et des enjeux autour de la biodiversité. Elle ne prendrait pas non plus en compte les effets positifs de certaines pratiques du bio sur l’environnement.
L’ITAB et l’ADEME ont justement apporté leur expertise vendredi 16 avril dans la cadre de la Matinale BIO.
Vous l’aurez compris l’enjeu est de trouver une méthode unique et objective, approuvée par l’ensemble des acteurs de l’agro-alimentaire et qui prend en
compte les impacts environnementaux négatifs comme positifs.
L’Agence BIO est un lieu de débats, de concertations et d’échanges pour faire avancer ces sujets.