Les professionnels de la bio ne peuvent, pour le moment, pas garantir de vendre des produits totalement exempts de résidus de pesticides chimiques de synthèse, notamment en raison de la trop faible proportion de surface bio en France (10,5% des terres agricoles) .
De plus, des polluants sont encore présents notamment dans les sols et dans l’eau pour de nombreuses années, quand bien même ils ne sont plus utilisés.
En revanche, les agriculteurs bio s’engagent à mettre tout en œuvre pour se protéger des contaminations environnementales par :
– la plantation de haies, le respect de distances de séparation entre cultures, réalisation d’analyses…
– un contrôle rigoureux de leurs produits (au moins un contrôle par an obligatoire sur site et des contrôles inopinés). Ces contrôles peuvent conduire à des déclassements en cas de détection de traces de pesticides.
Chaque année, l’autorité européenne de sécurité des aliments l’EFSA ( European Food Safety Authority) présente son plan de suivi des résidus de pesticides sur les produits agricoles et alimentaires, publie leurs niveaux de contamination aux résidus de pesticides y compris dans les produits bio.
Le respect du cahier des charges bio a un impact direct sur les résidus de pesticides que l’on peut détecter sur le produit final. Si des résidus sont détectés dans 42 % des aliments en France, en bio le taux est de 12%. https://efsa.onlinelibrary.wiley.com/doi/epdf/10.2903/sp.efsa.2021.EN-6487
Une étude du FIBL fait un état des lieux de la littérature scientifique sur les voies de contamination involontaires des aliments biologiques par des pesticides synthétiques en Europe : contamination croisée par le ruissèlement, par l’air, croisement avec des produits traités dans les installations de transport, de stockage ou de transformation, dérive de pulvérisation et sol contaminé. Les sols gérés biologiquement présentent moins de pesticides et des niveaux de résidus de pesticides plus faibles que les sols gérés conventionnellement. Les concentrations de résidus sont inférieures de 70 à 90 % dans les sols gérés biologiquement. . https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0269749122013306.
En Europe 455 substances pesticides sont approuvées (en 2021) dans le règlement 1107/2009 substances . Le règlement Bio en autorise seulement 59, soit environ 13%. En France 10,5% des surfaces sont cultivées en bio avec 87% des produits chimiques autorisés qui sont interdits par le cahier des charges des charges
Enfin, l’agriculture biologique ne se résume pas à la non utilisation de produits chimiques de synthèse, c’est un changement de paradigme de l’agriculture dans la façon de cultiver avec des rotations plus importantes et plus longues, des méthodes de prévention…. La préservation de l’environnement est au cœur des pratiques de l’agriculture biologique et son impact positif est d’ailleurs reconnu par de nombreuses études dont la revue réalisée par l’ITAB et l’INRA, « Quantifier et chiffrer économiquement les externalités de l’agriculture biologique ».
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